Lumière plasma

( Post Tenebras Lux )

Concept et glossaire étymologique de base pour la Compréhension de l’expérience:

Post: Du latin post (« après, derrière »).

teNeBras:

1-ténèbres, obscurité; obscurité de la nuit, nuit.
2-obscurcissement de la vue (passager ou définitif), perte de la vue, cécité, évanouissement (qui obscurcit la vue). 3- ténèbres de la mort, la mort, la nuit infernale, l'enfer.
4-Nuages, obscurité, ténèbres.
5-lieu ténébreux, lieu obscur (prison, grotte, forêt, réduit, cachette, logement pauvre ou obscur...).

luX:

1-lumière, lumière du jour, clarté. éclat, brillant. 2-Jour, journée.
3-temps, saison.
4-illustration, lustre, gloire, ornement. 5-lumière de la vie, vie.

6-lumière, vue, yeux.
7- (religion) lumière du salut, salut, espérance, espoir, secours 8- (au pluriel) (astronomie) astres, étoiles, comètes.

PHotograPHie:

Mot proposé par John Herschel dès mars 1839 et provient de deux racines d’origine grecque :
le préfixe « photo- » (photos : lumière, clarté) — « qui procède de la lumière », « qui utilise la lumière » ; le suffixe « -graphie » (graphein : peindre, dessiner, écrire) — « qui écrit », « qui aboutit à une image ». « Photographie » signifie ainsi littéralement « peindre avec la lumière ».

Ce projet, Post teNeBras luX (« après les ténèbres, la lumière ») est, grâce à l’expérimentation sur la matière et la lumière, une réflexion sur la transformation.
l’aspect photographique et l’aspect plastique s’unissent en une seule direction. en suivant une approche presque scientifique, quasi gastronomique de la création d’une substance, il s’agit ensuite de son emploi comme source de lumière, jusqu’à la production d’images qui semblent synthétiques. De l’organique au plastique. Du physique à la lumière, et de la lumière comme matière.

le plasma de lumière qui en résulte sert à peindre sur les corps comme s’ils étaient des canevas tridimensionnels, tel une transcription du sens premier du mot photographie. la performance devient l’image et la prise photographique devient le témoin.

Chaque image est le résultat d’un processus hybride entre performance, art plastique et prise photographique. Post teNeBras luX est un projet où la lumière a un rôle essentiel et central. la lumière enveloppe les corps et les sort de l’obscurité. un nouveau placenta constitué à partir de pigments réactifs à la lumière noire. Noir, l’antithèse de la lumière: les ténèbres.

POST TENEBRAS LUX peut aussi recouvrir le sens de : « après la cécité, la vue ». re-voir.
avec ce projet je vois de nouveau la beauté des corps, je redécouvre leur physicalité et je les magnifie comme une révision de pièces classiques. Je revois mes références.*
Je vois de nouveau le kaléidoscope de mes influences*.

* l’art Classique grec et romain, le Neo-classicisme, le surréalisme, la période art Deco, la culture PoP. en photogra- phie, le nu genre Wilhelm von gloeden, Jean agélou, edward Weston ou mapplethorpe, les portraits de Nadar, James Bidgood, Pierre et gilles ou encore la création graphique de Jean-Paul goude.

teCHnIque / « MIse en plaCe »:

il faut compter au moins deux heures, le temps de cuisiner 15 litres de glaçage (modifié, sans sucre ni graisse). Faire une partie transparente, et deux autres parties avec des couleurs fluorescentes (jaune, bleu, rouge, orange) à l’aide de colorants alimentaires de pâtisserie, réactifs à la lumière UV.
le grammage de chaque colorant va nous donner différentes tonalités, du pastel à des colorations très vives. la cuis- son du glaçage va nous donner aussi la tenue sur la peau et la brillance.

il faut conserver le glaçage à une température un peu plus élevée que celle du corps (40-41 dégrées C. ) pendant toute la durée du shooting.

Je travaille avec 6 ou 7 sources de lumière. 3-4 néons black light, les néons UV donnent une qualité et une quantité d’UV supérieure aux led UV, qui sont chargés de lumière blanche, et faussent ainsi l’expérience.
Pour cela, j’ai dû récupérer des supports de tubes fluorescents dans des marchés aux puces, chantiers, lesquels rest- ent très difficiles à trouver de nos jours, du fait de leur substitution pour les tubes LED.

les tubes sont fixés à une structure en arche, pour éviter toute ombre portée et un effet uniforme.
ensuite, selon la couleur du glaçage et la personne, je peux donner des accents de couleur avec d’autres sources. Parfois, je vise une monochromie, d’autres fois des jeux de complémentarité ou de contraste chromatique.
Dans aucune des images je n’emploie la lumière blanche.

tout le set du studio est plastifié, et le travail s’effectue sur une piscine gonflable. Pendant la séance, la salle doit être chauffée à +25°C degrés pour éviter le refroidissement du modèle et du glaçage., il doit y avoir un apport de glaçage à température sur le modèle entre chaque prise photographique. les images doivent ainsi être réalisées rapidement.

en post-production, je nettoie le fonds et j’élimine la dominante mauve/ magenta du tube UV. les couleurs deviennent alors telles quelles, sans contamination chromatique de la source de lumière.
enfin, j’ajuste les niveaux, mais je n’effectue aucunes grosses manipulations numériques ni transformations de l’image. J’essaie en effet de conserver un côté très « plastique », dans la création de cette série.

NOTE D’INTENTION:

Ce travail, mets en lumière le corps et la nudité au masculin. Pendant des siècles le corps de la femme a été utilisé dans le milieu de l’art comme un objet de beauté et de desire. Je me limite à mettre à niveau le corps masculin et amener une égalité . C’est un positionnement qui a comme but effacer la différence, éliminer la vision machiste du corps féminin et déconstruire une masculinité toxique encore très présente dans le milieu culturel.

Le temps avance, les mentalités doivent suivre.